En créant une application capable de rendre le pilotage à distance le plus complet possible, la startup installée à Toulon apporte au marché, notamment des professionnels, un outil différenciant où la data ne se limite pas à quelques données transmises sur le téléphone.
La piscine connectée est un concept qui connaît déjà de multiples solutions différentes. Généralement, elles consistent à l’envoi de données – température, PH… – sur le téléphone, permettant de connaître à distance l’état du bassin.
C’est un accident de la vie, qui cloue Yann Cottreau durant de long mois à domicile, qui va pousser cet électronicien de formation à réfléchir à la meilleure façon de rendre certes la piscine intelligente, mais surtout pilotable à distance. L’idée étant donc de mettre au point un système qui gère de façon automatique tout ce qui concerne le bon entretien, de la gestion de la filtration au traitement de l’eau, à la régulation automatique du PH.
Pas de domotique acceptée sans valeur ajoutée
Fin 2019, après plusieurs mois de développement, arrive la phase industrialisation du premier prototype, couplant dispositif et application, baptisée YnBlue. Une étape primordiale car l’objectif de son inventeur, c’est bien de « créer un système le plus simple possible ». Autant dans l’installation que l’utilisation.
« Nous savions que le marché de la piscine allait se diriger vers la piscine connectée », commente Yann Cottreau. « Or, la domotique ne peut se développer et intéresser réellement le consommateur, que si elle apporte une réelle valeur ajoutée ».
Autrement dit, le « simple » envoi de quelques données sur smartphone ne suffit pas à rendre l’application suffisamment appétante.
Avec YnBlue, Yneom vise deux cibles, « les propriétaires de piscines, notamment ceux qui possèdent une résidence secondaire dont ceux qui louent leur habitation et sur le segment professionnel, ceux qui gèrent des bassins pour le compte de particuliers », détaille Yann Cottreau. L’idée étant, grâce à un système donc très simple, de faciliter la gestion en permettant de gagner du temps. « Les professionnels se déplacent souvent pour vérifier l’état des bassins. L’application leur évite ce déplacement souvent inutile ».
Une dizaine de prototypes est mise à disposition en 2019 principalement des professionnels, le but étant de bénéficier d’un retour d’expérience afin, en bout, d’avoir une solution la plus mature possible. Pour approfondir la phase de test, Yann Cottreau s’appuie sur Boréal Innovation une coopérative de startups qui permet de tester la technologie avant de passer par la phase création de société.
Parallèlement, Yneom intègre l’incubateur Paca-Est et l’immatriculation officielle est faite depuis ce mois de mai.
Le prototype étant opérationnel, vient la phase de commercialisation, modifiée comme beaucoup d’entreprises en plein lancement alors, par l’effet covid-19. « Nous avions prévu de commercialiser localement, dans le Var et les Alpes-Maritimes, en prospectant les professionnels », indique Yann Cottreau, et cela afin d’être référencé dans les catalogues de professionnels. Sauf que, « cette stratégie a été compliquée à mettre en œuvre ». C’est donc auprès de distributeurs que la jeune pousse se fait référencée, distributeurs tant locaux que nationaux, le tout étant d’être référencée dans leurs catalogues 2021. Les enseignes de piscine, qui disposent de leur propre centrale d’achat, jouent à la fois le rôle de distributeur et de professionnels et constituent un relais essentiel.
Le passage par l’incubateur permet également à la startup de bénéficier de prêts à avances remboursables.
Sans la Chine, c’est mieux
Mais le point particulier auquel Yann Cottreau tient particulièrement c’est l’envergure RSE de Yneom. « Nous sommes attachés à choisir des fournisseurs locaux, pas besoin d’aller en Chine pour les cartes électroniques ». Cette proximité permet aussi à la jeune entreprise d’être extrêmement réactive, le marché étant saisonnier, la capacité à répondre le plus vite possible aux besoins est fondamental.
Si YnBlue débute tout juste son parcours commercial, Yann Cottreau réfléchit déjà à créer une gamme complète autour du produit initial, ce qui devrait voir le jour dans les prochains 24 mois. Yneom table sur un premier exercice à 300 000 euros, le chiffre d’affaires devant atteindre 1 M€ rapidement.
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